Les communautés familiales en Montagne bourbonnaise

 

 

La montagne bourbonnaise est une région fortement boisée, à plus de 30% de nos jours et jusqu'à 70% dans les Bois Noirs (boisement en augmentation constante). Elle a toujours été occupée par cette forêt; celle-ci laissait tout de même la place à des prairies où étaient installés des hameaux. Ces hameaux furent bien souvent fondés par des familles qui vécurent, jusqu'au XVIIIème siècle en autarcie. Ces communautés rurales (composées de parsonniers) étaient placées sous l'autorité absolue d'un maître et d'une maîtresse; elles pouvaient compter jusqu'à 35 membres. Le couple fondateur en était les premiers maîtres, mais dès l'apparition de branches cadettes,  la succession était déterminée par élection (succession souvent préparée depuis de longues années et que l'élection ne faisait que ratifier).

Souvent le hameau portait le nom de la famille qui l'avait créé (par exemple le village "Chez Pion" sur la commune de Lavoine). Ces communautés trouvaient leurs origines dans le haut Moyen-age, période durant laquelle, par souci de sécurité et d'économie, il valait mieux vivre groupé. Les contraintes géographiques imposaient aussi ce mode de vie : le défrichage de certaine partie de ce massif demandait une main-d'œuvre nombreuse et seule le rassemblement en communauté pouvait permettre à ces familles de s'installer de manière durable dans cette région et d'y vivre de l'élevage et de petites cultures.

Ces communautés rassemblaient un nombre important de personnes unies par le lien du sang mais aussi par la possession collective de biens indivis exploités en commun, transmis de génération en génération. Ce groupe humain aboutissait donc à la formation à la fois d'une structure sociale, d'un mode de propriété et d'un mode de production.