La thèse de la fraude d'Émile Fradin battue en brèche

 

 

 

Quelques pensées me traversent l’esprit quand on agite devant moi la thèse de la supercherie, je vous les donne en vrac.

 

 

Émile Fradin a reçu les Palmes Académiques en 1990. Les officiels français admettent donc une erreur de jugement envers Émile Fradin puisque celui-ci était qualifié de faussaire (et l’est toujours par quelques personnes) pendant de nombreuses années. Il a découvert le gisement a l’âge de 17 ans, il a fêté ses 103 ans cet été 2009. Un faussaire n'aurait pas pu recevoir les palmes académiques quand sa soi-disant supercherie a été dénoncée pendant 70 ans. Le temps a fait son œuvre et l’État s’est donc aperçu de sa méprise : on a accusé un homme à tord et il lui a fallu toute sa vie pour que son combat aboutisse (en partie, car les partisans du faux brandissent encore de faibles arguments pour le faux).

 

Certains parlent d’atelier de faussaire, datant de l’Antiquité (les tablettes sembleraient dater de 500 av JC et des céramiques de 200 ap JC). La pratique de copies d’objets anciens était répandue chez les gaulois. Cette thèse a autant de valeur qu’une autre et pourtant ces personnes, souvent, sont les mêmes qui dénigrent le site. Peut-on dénigrer ce site et Émile Fradin sous prétexte que les tablettes n’ont pas 6000 ans d’âge ou qu’elles ne sont pas à l’origine de l’écriture. Le site a toujours une valeur archéologique ; même si il n’est pas aussi ancien, il ne méritait pas d’être ainsi discrédité. D'après leur théorie des objets auraient été copiés à cette époque, ils n'en restent pas moins des objets archéologiques.

 

On a souvent accusé Glozel d’être un faux parce que les objets ne comportaient pas de traces d’usure ; les objets à caractère religieux ou votif ont toujours cette particularité.

 

La thèse du faux tenait pour beaucoup du fait qu’on accusait Fradin de vouloir s’enrichir de ces trouvailles. Des sommes astronomiques pour un paysan bourbonnais du début du XXème siècle lui ont été proposées. Il a toujours refusé de vendre le moindre objet (beaucoup seront dérobés….pourquoi dérober des faux….).  L’entrée du musée resta longtemps gratuite, une somme symbolique sera ensuite demandée pour dédommager la famille du paysan du temps qu 'elle passait à accueillir les visiteurs.  De nos jours cette entrée est de quelques euros, et rassurez vous, Émile Fradin n’a pas fait fortune avec son musée.

 

On aussi accusé Morlet d’être l’instigateur de la supercherie. Le jeune paysan sans éducation scolaire était incapable d’avoir créé ces objets qui avaient dupé tant de savants, qu’importe ! on allait accuser le docteur Morlet d’être derrière tout ça. Rappelons que Morlet n’a eu vent de la découverte qu’un an après, en 1925. Comment est-il possible d’en faire le cerveau s’il ne connaissait pas l’existence du gisement. Serait-il resté dans l’ombre une année avant d’apparaître ? Risqué quand même, Viple, était le premier fouilleur officiel sur les lieux (après Mlle Picandet et l’instituteur de la Guillermie). S’il s’était comportait de manière plus élégante et honnête avec la famille Fradin , il aurait pu tenir le même rôle qu’a tenu Morlet par la suite pour Glozel, il aurait pu être ce défenseur acharné du site et Morlet se serait fait doubler.

 

Certains ont accusé Émile Fradin d’avoir reproduit des tablettes à l’aide d’ouvrages que Mlle Picandet avait apporté lors de ses visites à Glozel. Pourtant Émile a découvert la première tablette à signes des semaines avant qu’elle ne vienne pour la première fois.

« Ainsi donc ce garçon, muni tout juste d’un certificat d’études, aurait possédé suffisamment l’épigraphie ancienne et toutes les branches d’archéologie, et toutes les inspirations artistiques possibles pour inventer plus de 1500 nouveautés et monter de toutes pièces une colossale fumisterie. Car il y a environ 1500 pièces, trouvées dans les fouilles, qui ne ressemblent à rien de connu.

Un faussaire n’invente jamais; il combine des motifs connus. »

Sources: Glozel Trente Ans Après. Léon Cote

 

 

Tous les rapports de fouilles et de spécialistes ont qualifié le sol d’inviolé. Comment aurait-on pu introduire 3000 objets sur une telle surface, sans laisser de traces. En se jouant des racines, sans mélanger les couches (les couches ont toujours été décrites comme distinctes dans les rapports de fouilles), sans éveiller de soupçons (surtout à la campagne, où tout le monde épie les moindres faits et gestes du voisin). Aucun témoignage de jalousie ou de dénonciation envers les  Fradin ne sera exprimé, au contraire, parfois des objets trouvés dans des hameaux voisins seront cachés par crainte de subir les mêmes accusations.

 

Physiquement les tablettes ne peuvent pas être copiées, même en laboratoire. J’ai lu quelques fois qu’elles étaient modernes, neuves…. Toutes les tentatives pour les reproduire ont échoué : l’argile cuit doit passer des centaines, voire des milliers d’années dans son milieu originel pour retrouver sa consistance molle de départ. Or quand les tablettes ou les idoles ont été sorties de terre, avant séchage à l’air libre, elles avaient cette consistance molle. Si on fabrique une tablette avec l’argile de Glozel, que l’on cuit cette tablette à 600 ou 700°, il faudrait attendre des siècles pour la voir se ramollir ou se désagréger dans l’eau (comme le ferait l’argile séché du gisement). Ce phénomène de dilution est dù à la grande durée de leur contact avec le milieu ancestral qui les renferme.

 

Des briques ont été retrouvées perforées par des racines. Une d’elles a même une racine entièrement minéralisée, fossilisée. Vivante, cette racine, avait pénétré la brique après cuisson (Professeurs Halle et Soderman fin 1928).

 

Sur le site on a retrouvé 2 canines de panthère, des dents de renne, des os de pattes de renne, des dents de daim, des molaires de bouquetin (un galet retrouvé à 1500m de Glozel portait la gravure d’un bouquetin). Heureusement pour Émile Fradin aucun zoo n’a certifié lui avoir vendu ces restes (d’ailleurs il n’y avait pas de zoo à des lieues à la ronde), les partisans du faux se seraient empressés de le signaler.

 

Pourquoi s’être évertué à lancer de fausses dépêches (comme celle de Porto) dénonçant le faux si les auteurs étaient surs de leur fait. L’auteur de celle de Porto, Bégouen avait anticipé le résultats d’analyses des os à  Porto et soutenait dans sa dépêche qu’ils étaient encore entourés de matière organique et de gélatine. Il avouera par la suite être l’auteur de cette fausse dépêche, les vrais résultats concluant à une ancienneté certaine des os analysés.

 

Un chercheur éminent a dénoncé Glozel comme faux en prétextant que les tablettes se trouvaient à 10 cm de la surface du sol. Jamais un seul rapport de fouille n’a évoqué la trouvaille d’une tablette à cette profondeur, toutes se trouvaient à une profondeur bien plus importante. Nombreux sont les antiglozéliens qui avancent des arguments sans réellement connaître les faits.