La thèse de Hitz et essai de déchiffrement

 

 

En 1997, Hans-Rudolf Hitz publie "Les inscriptions de Glozel" où il se lance dans un essai de déchiffrement des tablettes de Glozel. Pour lui, le langage figurant sur ces tablettes de terre cuite serait d'origine celtique; les datations les situant entre 700 av JC et 100 ap JC, la thèse de l'origine de l'écriture comme étant phénicienne n'est donc pas remise en cause.

L'écriture de Glozel aurait des influences grecques, étrusques et donc lépontiques ( écriture en usage à l'Age du Fer dans certaines tribus gauloises et celtes).

Cette hypothèse, en plus de permettre le déchiffrement progressif de nombreuses inscriptions de Glozel, a le mérite de réconcilier nombre de partis, la thèse de Jullian voyant Glozel comme un lieu de culte antique, l'origine de l'écriture phénicienne,...

 

Hans-Rudolph Hitz réussi à lire dans une inscription sur tablette le terme "nemu chlausei" qui signifie pour lui "enclos sacré de Glozel" ("enclos sacré"= "nemeton" en gaulois). Camille Jullian, en 1927, pensant que ces lettres étaient du latin, avait déjà traduit la dernière ligne d'une tablette comme étant "Gloset" ou "Glozel". Hitz, lui, y voit le terme de "Closau" signifiant aussi "Glozel". Dans son ouvrage , Hitz parvient à déchiffrer un certain nombre d'inscriptions et ses traductions peuvent aussi être consultées dans les Actes des différents Colloques de Glozel.

Le contenu des textes ne semble pas différer des autres textes de l'époque (gaulois, grecs,...). Les idionymes sont combinés à des patronymes, les noms de famille sont fréquents. Les textes se lisent de gauche à droite, sans ponctuation.

Pour Hitz, Glozel pourrait avoir été un lieu de pèlerinage, le nombre d'inscriptions issues de graveurs différents étant là pour soutenir cette hypothèse. Un lieu de pèlerinage religieux et médical, attirant un grand nombre de personnes. Les objets "préhistoriques" auraient été apportés sur les lieux par ces pèlerins comme offrandes. Les grottes préhistoriques étaient connues aux époques antiques et déjà fouillées par les hommes.  

Parti d'un "alphabet primaire" (reposant sur des bases celtiques) et contenant environ 17 lettres, les signes de Glozel ont suivi une innovation propre et se sont vus incorporer certaines lettres des alphabets de l'Age du Fer. L'alphabet qui en est ressorti, ce qu'on peut appeler le "Glozélique" est alors constitué  de 26 signes "alphabétiques" et de 40 "symboles particuliers" (ligatures* et consonnes géminées**). On obtient alors plus de 70 signes; Morlet  avait regroupé 111 symboles sur son syllabaire de Glozel.

 

 

 

 

 

Exemple de déchiffrement d'un anneau de schiste (tiré d'Actes du 4ème Colloque Glozel)

 

 

Les inscriptions de Glozel sur urnes, vases et anneaux de schiste peuvent être datées de l'époque de la Tène si on se réfère  à la paléographie, la grammaire, le lexique et la syntaxe. Les textes sur urnes et sur les vases remonteraient à environ 300 av J.C. Les textes sur anneaux de schiste aux environs de 200 av J.C.

Les inscriptions sur les tablettes datées d'après l'apparition de ligatures en plus grande quantité et par l'apparition de caractères ultérieurs peuvent être datées de l'époque impériale romaine, à partir du Ier siècle ap. J.C.

 

 

*consonnes géminées = redoublement de consonnes

**ligature = fusion entre deux caractères, æ par exemple

 

Sources : Les inscriptions de Glozel de Hans-Rudolf Hitz

              Actes du 2ème colloque Glozel C.I.E.R..

              à visiter aussi  l'excellent site http://jean.dif.free.fr/images/france/Glozel/Histoire.html